09 mars 2010

La saga de la maison


Que d'aventures se sont déroulées depuis ma dernière rédaction, bien du temps a passé. Mais la vente de la maison fut sans contredit la plus palpitante.
Ma voisine, ainsi que plusieurs amis et connaissances, ont manifesté un vif intérêt quand j'ai divulgué mon intention de vendre la maison. Mais la première approche de la voisine semblait la plus sérieuse. Je ne veux pas blesser mes amis,mais mon but était de vendre la propriété le plus chère possible afin de me permettre de voyager le plus longtemps possible, c'était pas une Bonne Affaire pour les amis. La voisine vient donc visiter l'intérieur de la maison en décembre dernier, me disant qu'elle quitte la province pour les vacances des fêtes jusqu'à la mi-janvier. Nous convenons de nous re-contacter à son retour. La mi-janvier sonne et je rappelle la voisine; elle a réfléchit et ne désire plus acheter la maison.
En décembre j'avais approché Nicole, agent d'immeubles survoltée,  afin de m'aider, mais la transaction prévue avec la voisine ne sollicitait ni ses talents ni ses qualités professionnelles. Elle fut donc très enthousiaste de participer à nouveau. Nous fîmes donc un magnifique staging, digne d'un film, et prîmes les photos qu'il nous fallait pour mettre la propriété en valeur, mais surtout en ligne sur MLS, le site réservé aux agents d'immeubles. Dès le premier jour nous avons eu onze demandes de visite pour les deux jours qui suivaient. À la fin des onze visites nous avions trois promesses d'achat de déposées, dont deux pratiquement identiques qui offraient un montant substantiellement supérieur aux prix affiché. J'acceptai donc l'offre de ce couple avec enfants, qui me semblaient très sympathiques. Arrive le jour de l'inspection. Comme tous les inspecteurs qui se respect, celui-ci trouva un paquet de babioles à réparer, comme il convient d'en trouver sur une maison construite après la deuxième grande guerre. Pour le couple de futur propriétaire, qui regardaient mes tournevis et marteaux comme des instruments de chirurgie de l'ère pré-colombienne, la tâche semblait titanesque. Pris de panique, ils ont préféré un prétexte.
Non sans en avoir tiré une bonne leçon et un rapport d'inspection, nous remîmes donc la maison sur la tablette du super-marché. Dans les heures qui suivirent, quatre rendez-vous furent pris pour visiter mon havre de paix. Au terme des visites, les quatre agents présentaient des offres. Je décidai d'accepter celle de l'agent qui me l'a présenté comme suit: l'offre est complétée selon vos désirs, n'y manque que le prix qui sera celui que vous nous demanderez. Comment pouvais-je refuser?
Je ne vous direz pas combien, ce serait indécent. Mais sachez que je pourrai sans doute vous faire le récit de mes aventures de voyage pour les dix prochaines années encore, si j'apprend à vivre avec une certaine modestie que je ne maîtrise pas aujourd'hui.
Les préparatifs de mon départ vont maintenant s'accélérer. Le splendide climat printanier aidant, mes grandes ventes de débarras auront lieux en avril. Le souk du capitaine Popov se prépare à vous accueillir.
Mon fidèle destrier est aussi sur le point de m'être livré. Je vais devoir lui faire avaler quelques milliers de kilomètres avant de lui demander de parcourir la terre entière. Je vous le présenterai quand vous viendrez magasiner?