29 décembre 2010

La Mer et le Désert

Déjà deux semaines que j'ai quitté le sol français avec ma Marseillaise toute fraîche. Le matin de mon départ j'ai patiné un peu afin de laisser l'appartement de Martina et Jean dans l'état dans lequel ils me l'avaient gentiment prêté. Après trois semaine sans faire de bagage, j'avais fini par m'éparpiller un peu et je ne voulais surtout pas « manquer le bateau ». Je ne garderai pas un « souvenir impérissable » de la croisière qui m'amena à Tunis.
 Le Carthage fut sans doute un navire splendide à la fin des années 90. Il peut accueillir 660 voitures et 2200 personnes. J'avais opté pour une cabine partagée, hommes (avais-je le choix sur cette dernière option?). J'ai ainsi fait la connaissance de trois sympathiques tunisiens, dont Azize en compagnie de qui j'ai passé la majeure partie du voyage. C'est, paraît-il, souvent complet pendant la belle saison. Heureusement pour moi, et pour tout le monde, ce n'était assurément pas la belle saison en plus d'être un jour de semaine. Et nous quittâmes Marseille avec deux heures de retard, malgré le fait que nous n'étions que trois centaines de personnes et un peu moins de deux cents véhicules. Bien que le soleil se soit timidement montré le bout du rayon, par le temps que nous larguions les amarres il faisait un temps à donner envie aux canards de migrer.
 Après avoir sautillé une dizaine de minutes sur le pont en regardant Marseille s'éloigner nous sommes rentrés au chic bar/café pour y passer de nombreuses heures. Vers 22h une musique autrefois sulfureuse a jaillit des haut-parleurs et des petits projecteurs aux couleurs défraîchis se sont mis à clignoter plus ou moins au rythme de la musique, comme pour inviter une foule aujourd'hui d'âge mûre, à se trémousser sur une piste de danse qui a connu, jadis, des moments endiablés. La nuit venue, lorsque la majorité des passagers qui ne sont pas incommodés par les ronflements de leurs co-chambreurs réussissent à dormir, le capitaine pousse les machines à fond. Tout le navire vrombit ainsi, chevauchant les vagues dans un roulis réconfortant en traversant la Méditerrané pour nous mener au petit matin en vue des côtes tunisiennes.
En débarquant du navire ne reste plus qu'une toute petite vérification douanière à subir, la majeure partie de cette tracasserie administrative ayant été faite à bord du bateau la veille. À peine ai-je roulé le caoutchouc de ma Marseillaise sur le bitume maghrébin, que je ressens déjà toute la différence de cet univers millénaire et ensablé. À partir de la Goulette, c'est le nom du port, j'ai pris la direction de La Marsa pour aller rejoindre mon bon ami Nawfel que je n'avais pas vu depuis cinq bonnes années. Nawfel est un tunisien qui est venu étudié au Canada il y a vingt-cinq ans et qui est resté à Montréal une bonne quinzaine d'années je crois. Nos retrouvailles m'ont beaucoup ému. Il m'a aidé à trouver un joli petit appartement meublé pour les deux mois que je passerai ici. Je suis à trois minutes de chez lui, pas loin de la mer. La Marsa est une petite banlieue chic de Tunis, entre la mythique Carthage et Gamarth. C'est à environ quinze minutes du centre-ville de Tunis et rempli de petits cafés, de bons restos, etc... J'ai donc dormi « chez-moi » dès la première nuit. L'appartement est au troisième étage d'une chic villa qu'un jeune couple vient tout juste de terminer de faire construire. Je suis donc le premier à l'occuper. Faten, la dame du couple, l'a aménagé avec beaucoup de soins en prévision d'y installer sa fille, dans quelques années. Les grandes fenêtres, les balcons et la terrasse immense nous offrent une vue imprenable sur les alentours: la grande mosquée de Carthage, la colline de Sidi Bou Saïd et jusqu'à Tunis qu'on aperçoit au loin par temps clair.
N'est-ce pas l'endroit idéal pour y recevoir le plus beau des cadeaux que la vie puisse m'offrir? Or il est arrivé ce merveilleux présent tant attendu. Juste avant le Réveillon. Après avoir traversé l'océan, le désert et les sommets de l'Atlas, après avoir dû, malgré elle, passer une nuit dans un grand hôtel de Casablanca, elle est enfin débarquée jeudi le 23 décembre à 11h30 et nous nous sommes tombé dans les bras longuement: ma fille adorée, Lili Rose, vient manger le couscous avec moi pour un mois! On a déjà plusieurs projets en route, dont une méharée (excursion dans le désert à dos de chameau) et un incontournable spa/hamam.
Avec la fin de 2010 qui clignote au bas de la page, vient l'heure des bilans de tout acabit. Comme c'est aussi la fin d'une décennie, l'exercice prend de l'ampleur et un tout autre sens.
Cette année aura été pour moi la pleine réalisation de ce projet fabuleux qui m'a propulsé dans une autre façon de vivre. Je ressens aujourd'hui la plénitude et l'entièreté du moment présent, comme je ne l'avais jamais ressentis auparavant. Je croyais pouvoir donner un sens à ma vie en entreprenant ce périple et je prend conscience que rien de ce que je fais ou ferai n'y parviendra puisque la vie EST le sens. Tout au plus mes choix me la rendent triste, amère, palpitante ou joyeuse, c'est selon. La vie d'un homme, entre le moment où il naît et sa fin, ne serait-elle qu'un long détour? Je ne sais pas combien long sera le mien, mais j'en savoure maintenant chaque virage. Chacune des personnes rencontrées sur ma route me permettant de découvrir un peu plus qui je suis.
Pour 2011 je vous invite à faire la connaissance de quelqu'un: allez vers un(e) inconnu(e) avec l'esprit ouvert et découvrez ainsi une facette de votre personnalité jusque là tapie au fond de vous.
Assez de philosophie! Maintenant réjouissons-nous!

21 décembre 2010

Anonyme

Je reçois de plus en plus de commentaires sur mes écris et je trouve ça très stimulant. Par contre, si vous choisissez de le faire en signant "Anonyme", il m'est totalement impossible de savoir qui est cette personne qui me louange et qui m'encourage à continuer, ni de vous répondre de quelque façon que ce soit.
Alors ne soyez pas gêné! (À moins que vous n'écriviez quelques chose de salace...je comprendrais)

I'm getting more and more comments about what I write and find it very stimulating. But if you choose to publish under "Anonymus" it is absolutely impossible for me to know who's that person who encenses and encourage me to keep going, neither to answer by anyways.
So please don't be shy! (Unless you're writing something dirty... I'd understand)