27 août 2010

La rentrée à Paris

Étrange période que celle que je viens de traverser. Commençons par le séjour au royaume de Tintin. Comme c'était la période des vacances, j'avais réservé une chambre dans un petit hôtel, près du quartier européen: c'est comme ça qu'ils appellent le quartier qui regroupe la presque totalité des édifices liés à l'Union européenne. Des grands buildings de verre et d'acier inoxydable au design particulièrement avant-gardiste. Je suis arrivé un samedi et je trouvais l'ambiance plutôt tranquille. En réservant ma chambre par internet, j'ai découvert un procédé que je questionne encore: en gossant sur le site j'ai vite compris que plus j'ajoutais des jours moins ça coûtais cher. J'ai donc commencé par quatre jours à €45/jr en me disant qu'on verrait bien par la suite si j'avais envie d'y rester plus longtemps. Après quatre jours je commence à peine à me familiariser avec la ville, ses quartiers, les endroits que j'aimerais découvrir, etc... Je demande donc au commis de l'hôtel (aucunement sympathique) pour renouveler la chambre et voilà qu'il me dit qu'il ne peut pas me faire ça au même tarif (il voulait €75/jr!!!). Mon sang de bargaineux n'a fait qu'un demi-tour. Je retourne consulter mon petit compagnon SAMSUNG et ne voilà t'il pas que le magnifique hôtel de la porte à côté (vraiment MAGNIFIQUE!)me reviendrait pratiquement au même prix que le très ordinaire hôtel où je suis. Je me suis donc offert la totale pour les quatre jours suivants; Yoga Bikram à presque tous les jours, petite journée de SPA et massage, cinoche la journée moche, bref quatre jours de bonheur. J'ai fini par découvrir le centre de Bruxelles, intensément touristique mais d'une beauté indéniable. Il y même ce petit quartier aux rues très étroites, bordées de restaurateurs qui vous tirent les oreilles (et la pipe) pour vous voir assis à leurs tables.
 Me suis baladé dans toute sorte de recoins sans mon ami GPs, démystifié le périphérique, bref amusé follement. J'ai quitté Bruxelles en pleine forme, l'huile de Fraülein fraîchement changée, pour me diriger vers Lille, en France. Il faisait beau en arrivant à Lille et après avoir grignoté un morceau en face de la gare j'ai décidé de poursuivre ma route jusqu'à Calais.
C'est entre Lille et Calais qu'en bifurquant sur une petite route qui m'a semblé être en bitume, j'ai dérapé sur du petit gravier rond comme des billes. Étant EXTRÊMEMENT PRUDENT , je roulais à environ 25 km/h, mais j'ai tout de même été surpris assez pour perdre le contrôle. M'en suis tiré avec une valise un peu tordue et une épaule démise. Un bon samaritain français qui m'a vu partir, s'est arrêté pour m'aider à relever la moto. Il était franchement surpris de voir une moto québécoise en cavale dans la campagne française. J'aurais été incapable de la remettre sur ces roues sans son aide, mais je devais poursuivre ma route jusqu'à Calais; on verrait plus tard pour les dégâts. La pluie s'en est mêlée un peu plus tard et chaque arrêt me faisais prendre conscience des dommages à mon épaule. La douleur était assez intense, en arrivant à Calais, pour que j'aie la sagesse d'aller faire prendre une radiographie. Je suis ressorti de la clinique avec une attelle afin d'immobiliser mon bras, mais la certitude que je n'avais aucune luxure ou fracture. J'ai donc pris la décision de m'arrêter complètement pour une semaine, afin de me donner toutes les chances possibles de bien me rétablir. Ça m'accordait aussi du temps pour faire réparer les petits dommages aux valises et à Fraülein. Ce fût une excellente décision: il a plu trois jours consécutifs et la côte de la Normandie a connu des températures in habituellement froides pour la saison. Les mécanos de BMW à Calais ont été super gentils et ils ont résolu tous mes problèmes techniques en l'espace d'une heure. Après une semaine entière immobilisé à Calais, je suis devenu assez familier avec les tenanciers du petit hôtel où j'ai atterri. Merci Frank pour les soirée passée à philosopher ! Et vive le thé!
Dès vendredi j'entendais mon casque me raconter des histoires de gaulois et Fraülein me faisait des clin d'œil aguichant. Je suis reparti le samedi matin avec Dieppe comme objectif, mais en longeant la côte autant que possible.
 La route fut, une fois de plus, d'une beauté époustouflante, malgré les hordes de français armés de campeur, traînant bobonne et les mômes, qui profitaient de leur dernière semaine de vacances. En traversant des villes comme Berk et Brunville , j'ai eu une pensée compatissante pour nos cousins, mais je riais franchement dans mon casque.
J'ai fini par aboutir à Dieppe au coucher du soleil. Il ne restait plus même un petit cagibis de disponible pour y dormir. J'ai dû rebrousser chemin jusqu'à Bracquemont avant trouver la chic auberge Georges Sander. J'ai eu l'impression d'être dans un film minable jusqu'au lendemain matin: après m'être fait attribuer une chambre aux murs de tapis mal collé, j'ai été pris à partie par un monsieur passablement éméché qui s'est finalement fait domper sur le champ par sa femme, partie avec la voiture et les enfants.
Un cas de divorce, selon notre homme, qui s'est rabattu sur le tenancier vu mon manque flagrant de compassion pour son drame. Au réveil le petit-déjeuner inclus (€6) était constitué d'un morceau de baguette scindée en deux et légèrement grillé (sans doute la veille parce qu'il était froid) avec un petit casseau de confiture en plastique. J'ai allègrement repris la route direction Caen en suivant le même genre d'itinéraire qui laisse pantois, mais toujours sous l'emprise de l'envahisseur en gougoune qui bouffe des moules & frites.
J'ai traversé la Seine là où elle vient se jeter dans les bras de l'océan. À Caen, j'ai fait la connaissance d'un jeune couple de français d'origine laotienne fort sympathique, qui viennent d'ouvrir un petit comptoir de bouffe asiatique. Toute la famille y était. J'avais rendez-vous avec ma compatriote Hélène à Paris, mais les restes du château de Guillaume Le Conquérant valaient bien de passer une journée à Caen. J'ai fait mon entrée à Paris en passant par Versailles et j'étais débordant de joie en voyant Hélène tourner le coin de la rue François-Mouthon (avec un h). J'ai laissé Hélène à ces activités, non sans avoir joyeusement profité de cette rencontre pour goûter ensemble aux plaisirs parisiens.
J'ai rejoins mes idoles de voyage, Fred et Lulu, qui ont fait sensiblement le même genre d'expédition que celle que j'ai entreprise. Je suis chez eux comme dans un havre de paix à faire connaissance avec leurs amis et à fignoler mon équipage en suivant les conseils judicieux de Fred. Il m'aide énormément à remettre Fraülein au top et Lulu nous communique sa douceur de vivre. Je vais devoir quitter ce petit nid agréable bientôt, si je veux profiter pleinement du beau temps qu'il restera avant l'hiver, pour partir à la découverte de l'Italie ou de l'Espagne. Difficile de choisir... et pourquoi pas les deux?


07 août 2010

Quelques images qui m'ont marqué ! Dans l'ordre, véhicule ayant de l'avenir,urinoir publique , mouton mutant, 
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À travers la Hollande

Que de kilomètres parcouru depuis Hambourg! J'en ai le derrière en compote et le désir sincère de prendre une pause prolongée ici, à Bruxelles. Pour plusieurs excellentes raisons en plus ! Si vous saviez comme ça fait du bien de comprendre enfin les conversations des gens ! Ça l'air con comme ça, mais c'est d'un grand réconfort. Non pas que j'aie eu de la difficulté à me faire comprendre ou à communiquer mes idées, mais le Deutch, je renonce pour l'instant.
Je m'étais donc assoupit à Hambourg, par une soirée pluvieuse. Il me restait à voir Hambourg: c'est très très beau Hambourg ! Voyez par vous-même !

Ça me fait penser un peu à Québec... plus maritime et touristique qu'urbaine. Le port y est gigantesque, très impressionnant ! On va à Hambourg en visite. J'avais d'ailleurs l'impression qu'il n'y avait que cela des touristes... Les hambourgeois devait se faire du BBQ ! On les reconnaît facilement, ils ont toujours un petit pain sous la main... J'y ai passé la journée et je suis retourné récupérer des forces pour la route à faire.
J'ai opté pour Emden comme prochaine étape, question de me rapprocher de la côte ouest (vous pouvez Wikipidier Emden, si ça vous intéresse...). 
Là aussi c'était tout à fait charmant: la route pour s'y rendre, sublime malgré le temps grisâtre et les petits épisodes de bruine. J'ai eu l'occasion de bien tester mon équipement de pluie et c'est le confort total ! Sec comme un raisin jusqu'à destination. La pluie a cessé en début de soirée (bon timing!) et j'ai pu déambuler dans le port en quête d'une table agréable. Pour un instant, j'me suis cru à Matane.
À partir d'Emden, je visais Bruxelles, mais il me fallait couper le trajet en deux. Comme j'ai déjà visité Amsterdam, dans un passé brumeux, me suis dis que ce serait une excellente idée d'essayer Utrecht. Et je ne regrette absolument pas ce choix. Mais laissez-moi d'abord vous parler de la route pour s'y rendre.
Avec l'aide de mon ami GPs, j'me suis tracé une route à devenir vendeur de cartes postales, à travers la campagne hollandaise. En longeant la côte, j'ai traversé des villages d'un autre age, des routes aux dimensions médiévales.
Petite aparté linguistique: on appelle ce pays-là le Pays-Bas pour la bonne raison qu'il est plus bas que le niveau de la mer qui le borde. OK. Mais est-ce que vous appelleriez ses habitants des Pays-Basiens ? Nooon! On les nomme aussi Néerlandais puisqu'en anglais et en allemand c'est le Neetherland (pays-bas). Moi j'ai choisi de garder Hollande et hollandais comme appellation. Je préfère l'image que cela évoque. Fin de l'aparté.
Vous comprendrez que j'ai un peu traîné sur la route, qui s'encombrait fréquemment de moutons (oui oui, des vrais moutons), et que je suis arrivé un peu sur le tard en Utrecht.
Je m'y suis accroché les pieds pour deux jours tellement c'était beau! La Hollande est remplie de canaux et cette particularité ajoute un charme indéniable au pays, mais tout spécialement aux villes.
C'est très agréable de dîner sur les berges de ces canaux, qui autrefois servaient au transbordement des marchandises, mais qui aujourd'hui ont été transformé en restos chics, terrasses, cafés, etc...
Sur ma route, j'ai dû prendre trois fois le traversier et attendre les ponts levis à quelques reprises; agréables petites pauses. Sur le premier traversier, qui était bondé, il y avait ma moto, deux voitures bien tassées et vingt-cinq cyclistes. La Hollande est extrêmement cycliste. Tout le monde fait du vélo en Hollande. Des enfants aux personnes très âgées (80 ans +) tout le pays fait du vélos. Les voitures, particulièrement en ville, sont relégués au troisième plan. La chaussée est balisée pour donner la priorité aux autobus et aux cyclistes.
Après m'être bien reposé à Utrecht, j'ai une fois de plus enfourché Fraülein et pris la direction de Bruxelles. J'ai traversé Rotterdam en pensant à la chanson de Henri Salvador. La Fanfare Pourpour résonnait dans mon casque en traversant des petits hameaux millénaires. (Excellent leur dernier album. Courrez vite vous le procurer!) Complètement au sud, j'ai traversé le delta dont je ne me souviens plus du nom, et j'ai eu l'impression d'être aboutit aux Îles-de-la-Madeleine; grandes dunes de sable envahit par les plaisanciers estivaux. L'escale balnéaire s'imposait.
Le dernier village hollandais, où je me suis arrêté, s'appelait Putte. Quelques kilomètres plus loin, le décor a changé, et j'ai presque cru que j'étaie arrivé à Saint-Hyacinthe tellement ça ressemblait au Québec. J'avais franchi la ligne imaginaire qui sépare la Hollande de la Belgique. Quelques panneaux publicitaires avec du français et il ne m'en fallait pas plus pour me sentir comme à la maison. En passant au travers d'Anvers, j'étais un peu retourné (lol...:-).
Et je m'installe doucement à Bruxelles. Un peu de yoga s'impose pour délier mes membres endoloris par la fatigue du voyage.
À la demande générale, voici une photo du piercing fait à Berlin. Certains d'entre vous seront peut-être déçu, ce n'est qu'une amélioration à une portion bien en vue de mon anatomie, rien de très intime...désolé. Mon petit serpent peu maintenant vous voir!

Bonne vacances