14 juillet 2010

L'arrivée

Mes derniers moments au Québec resteront marqués longtemps dans ma mémoire. J'y ai reçu tellement d'amour ! Vos témoignages d'amitité sincère m'ont profondément touché. Merci ! Je suis rempli de gratitude. J'ai du gaz de bon sentiment pour faire un bon bout de chemin.
Mes derniers instants en compagnie de ma fille Lili Rose ont été particulièrement intense et heureux. Je n'ai pas encore trouvé de vocable pour exprimer tout ce que je ressens pour elle. Ensemble nous avons choisi mes deux mascottes de voyage que je vous présente aujourd'hui: Caliméro, alcoolique et son parrain Jésus. Ils sont ici devant l'Opéra de Fankfort, la ville allemande où je viens d'atterrir. Pourquoi avoir choisi Frankfort? Pour la simplicité et l'efficacité allemande pour l'importation de ma moto allemande. Elle en profite pour faire un retour au bercail et moi pour faire connaissance avec ses géniteurs.
Je vais maintenant vous raconter ma première journée de voyageur à temps plein. Tout a débuter avec le départ de Montréal. Nous avons décollé avec deux heures de retard; oui vous avez bien lu deux heures ! Deux heures à se faire dire qu'il restait des bagages à embarquer dans la soute et du fuel à mettre, mais qu'étant donné l'orage les employés au sol ne pouvait pas procéder. Pendant ce temps on nous dit que ça ne prendra que 15 minutes et on reste gentiment assis dans l'avion. Caliméro tempêtait allégrement pendant que Jésus lui disait d'arrêter de faire du ressentiment envers les syndiqués d'Air Banana.

En débarquant de l'avion, je me rend au comptoir d'information dans le but de m'informer d'où se trouve Air Transat Cargo qui est transporteur officiel de ma Fraülein moto. Gunter, employé exemplaire de l'aéroport à qui je brandit un document officiel fournit par mon brooker de transport, se mit activement à la recherche de cet entreprise qui ne figurait pas dans son livre officiel. Après avoir fait 11 appels (un record pour lui !) et s'être fait presque engueuler, Gunter, échevelé,tout fier mais tout rouge, me brandit un bout de papier sur lequel est incrit un numéro de téléphone que je pourrai composer à partir de 13:15h pour réclamer ma motorrad (motocyclette en Allemand): je suis pantois devant cette démonsration de l'efficacité allemande !
Comme il n'est que 10h, j'en profite pour me rendre à l'adresse de Magdelena Von Urff, où j'ai réservé une chambre pour trois jours. Je suis acceuilli par cette femme tout aussi efficacement. En apprenant la nature de mon voyage, elle s'empresse de trouver les ressources dont j'aurai besoin pour mon séjour en Allemagne (autres Bed & Breakfest, etc...) et me conduit à l'ADAC au centre de Frankfort, qui est l'équivalent de notre CAA. Je dois m'y procurer des assurances pour la moto avant de retourner à la zone cargo.
Après être devenu membre en règle de l'ADAC (leurs services me seront accessibles durant toute la durée de mon séjour, partout en Europe), je me rend donc à la zone cargo pour récupérer Fraülein. La paperasse avec le transporteur fut simple et tout aussi efficace que précédemment. Ce fut une autre histoire avec les douaniers; j'ai fait l'erreur de leur parler de mon voyage et sorti mon Carnet de Passage en Douanes, nouveau formulaire inconnu d'eux. À la question « profession » j'ai aussi fait l'erreur de dire le mot « cinéma ». Ils se sont mis à trois pour s'occuper de moi, me proposant des contacts pour la diffusion de mon « film », feuilletant mon Carnet avec admiration. J'ai dû insité pour ne pas qu'ils l'utilisent (on m'avait dit que ce n'était pas nécessaire pour l'entrée en Europe). C'est presqu'à regret qu'ils m'ont laissé partir, après une heure, en me souhaitant un excellent voyage.

Après trente heures debout je reviens chez Magdelena qui m'a gentiment préparé à souper. Elle est très volubile et je regarde mon lit du coin de l'oeil avec une attirance évidente. J'y ai dormi onze heures d'affilées, pour ensuite bénéficier d'un copieu petit déjeuner au soleil matinal de Francfort.
Je vous laisse pour commencer à préparer ma prochaine étape: Berlin via Göttingen.
À très bientôt, bande de priviligié.

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